Le débat sur la pré-majorité lancé par la ministre de la Famille, Dominique Bertinotti, donne l'occasion à la classe politique de dire à sa jeunesse : "la France vous fait confiance, engagez-vous !"

Détournée et biaisée, l'approche offerte est loin d'envoyer un signal fort. PS et UMP ne questionnent pas l'apprentissage de la citoyenneté. Pis, renvoyant à la jeunesse l'idée que le jeu démocratique n'est qu'une comptabilité électorale, ils font le jeu des extrêmes en renforçant le sentiment d'exclusion démocratique.

Les énergies sont là et ne demandent qu'à être libérées

Depuis une décennie, les jeunes citoyens peuvent se présenter aux élections locales dès 18 ans. Tous les jours, en France, de (très) jeunes élus prouvent leurs compétences et leur dévouement. Engagés bien avant leur majorité dans l'associatif et/ou le politique, ils sont l'exemple même que cette génération voit 18 ans comme une limite parfaitement obsolète.

Au-delà de ces élus précoces, cohabitent d'un côté les engagés qui fournissent des bras aux mouvements jeunes des partis, et de l'autre les intéressés qui répètent les discours entendus en plus ou moins hauts lieux. Entre les deux, végète une large majorité qui ne se sent plus autant concernée par la politique que ses parents.

Dans le même temps pourtant, la précocité des comportements de consommateurs de la nouvelle génération touche aussi les opinions et des idées. En effet, même si les partis politiques traditionnels ne ciblent plus la jeunesse au travers d'idées fortes et novatrices, les énergies sont là et ne demandent qu'à être libérées.

Un apprentissage de la démocratie sur le tas

En Allemagne comme en Europe du Nord, la jeunesse fait l'apprentissage de la démocratie à l'école via une instruction civique de qualité qui n'a pas peur d'enseigner l'économique, le sociologique et surtout le droit. Un parcours de citoyenneté qui débute parfois dès le primaire !

En France, les cours d'instruction civique sont inadaptés. La jeunesse fait l'apprentissage de la démocratie sur le tas. Et même si elle ne pense pas toujours par le bon bout de la raison - qui pourrait s'en targuer ? - tous les jeunes de France réfléchissent à leur avenir en tant qu'individus mais aussi en tant que société.

Des conseils de la jeunesse existent çà et là, mais soyons lucides : à l'heure où les conflits intergénérationnels émergent, il est du devoir de la génération sortante de créer des outils de confiance. En réponse à la jeunesse de spectateurs, c'est en intégrant pleinement la jeunesse au débat politique par l'acquisition d'une pré-majorité à 16 ans que l'on pourra faire émerger de facto une jeunesse de citoyens.

À 16 ans, un jeune est mentalement formé pour s'insérer dans la société

Aujourd'hui, ces jeunes de 16 ans, ces citoyens directement impactés par leurs collectivités locales, devraient avoir le droit de se prononcer en pouvant voter aux élections locales. L'aboutissement de la scolarité obligatoire fut placé à 16 ans selon l'idée qu'à 16 printemps, un jeune est mentalement formé pour s'insérer dans la société. Le droit de vote et d'éligibilité aux élections locales sont la matérialisation de cet aboutissement de la scolarité obligatoire.

Que de cynisme chez ceux qui considèrent des jeunes de 16 ans incapables de penser par eux-mêmes, là-même où réside l'objet principal de l'Éducation nationale !

L'émancipation citoyenne de nos jeunes, qui proviendra de la confiance dans la jeunesse placée dans cette nécessaire reconnaissance d'une maturité citoyenne à 16 ans, ne manquera pas de libérer des énergies dont le pays a bien besoin.

Les externalités positives sont nombreuses : de citoyen à acteur de la société ou acteur économique, il n'y a qu'un pas. Le chef de l'État tient là l'occasion de prouver son engagement de campagne, en faisant de la jeunesse une réelle priorité.

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